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16 mars 2007 5 16 /03 /mars /2007 09:55

Couverture9 LOUIS ARMSTRONG

Grâce à une « erreur » d’état-civil, Louis Armstrong aurait eu cent ans en l’an 2000.

Difficile de fêter un anniversaire lorsque, a priori, on ignore la date de naissance du bénéficiaire. Or celle de Louis Armstrong demeure assez floue. L’officielle, si l’on peut dire, 4 juillet 1900, aurait été fixée par lui-même à l’occasion d’un recensement: jour de la fête nationale, dernière année d’un siècle, voilà une date facile à retenir pour un gamin quasi analphabète. Depuis, on a retrouvé dans les registres de l’église du Cœur Sacré de Jésus, à La Nouvelle-Orléans, un document situant au 4 août 1901 la date de naissance de Louis Armstrong (Niger illegitimus).

Armstrong_1 Ce qui paraît certain, c’est qu’il vit le jour dans Jane Alley Street qui menait de Gravier Street à Perdido Street. Un quartier particulièrement chaud au point qu’on l’avait surnommé le "Champ de bataille". On y côtoyait des pasteurs pourvoyeurs de cultes aléatoires, des flambeurs en tous genres, des voleurs à la tire, des adeptes de concours de tir sur cible vivante qui animaient le quartier dès la nuit tombée. Plus un nombre incalculable de prostituées. Les rues devenaient boueuses à la moindre pluie, poussiéreuses dès l’apparition du soleil. C’est là que Louis Armstrong apprend la vie dans la plus sombre misère.

Son père a quitté sa mère peu après sa naissance, sa mère pratique quelques activités ménagères et d’autres, sans doute, moins avouables. Ce sont ces dernières qui l’incitent à confier l’enfant à sa grand-mère qui lui inculquera un semblant d’éducation. Grâce à elle il entre dans la chorale de l’église. C’est ce qui lui donnera l’idée de former un groupe vocal avec quelques copains de son âge.

Armstrong_2 Le coup d’envoi

La nuit de la Saint-Sylvestre, il est de tradition à La Nouvelle-Orléans de faire le plus de bruit possible. Bien évidemment, en ce 31 décembre 1913, notre petit Louis a la ferme intention de tenir sa place dans le vacarme. Armé d’un revolver appartenant à son beau-père du moment et encouragé par ses copains, il a à peine le temps de décharger sa pétoire qu’un policier lui met la main au collet, le traîne devant un juge qui le condamne aussitôt à un séjour dans une maison de redressement, Wail’s Home. Peter Davis, un des surveillants, y fait office de professeur de musique. D’abord réticent à l’égard de ce nouveau pensionnaire venu d’un quartier peuplé de voyous, il l’autorise cependant à participer à la chorale et l’admet ensuite dans l’orchestre-maison. Après le tambourin du début, il lui confie le clairon chargé de ponctuer les événements quotidiens. Plus tard, Louis deviendra le chef de la fanfare. Dès sa libération quelques mois plus tard, il se considère déjà comme un vrai musicien. Joe « King » Oliver le prend sous sa protection, lui trouve ses premiers engagements, avant de le faire venir à Chicago pour l’intégrer à son propre orchestre.

Armstrong_3 Une maîtresse femme

Sa rencontre avec la pianiste Lil Hardin sera déterminante. Il l’épouse en 1927. Devenue Madame Armstrong, elle va lui enjoindre de quitter « King » Oliver pour voler de ses propres ailes. Cela ne va pas sans mal. Deuxième trompette, n’ayant à assumer aucune responsabilité, aucune initiative à prendre, il considère que ce rôle lui convient à la perfection. Ayant réussi à le convaincre, elle fera de lui le premier grand soliste de jazz. Elle participera même à la création du célèbre Hot Five dont elle est la pianiste. On notera qu’après leur séparation elle demeurera toujours fidèle à celui qu’elle avait créé, en somme, de toutes pièces. Au point qu’elle mourut à son piano (1971) en plein milieu d’un concert dédié à la mémoire d' Armstrong.

Big bands et aventures

Après son passage chez Fletcher Henderson, en 1925, la renommée de Louis Armstrong n’a cessé de s’accroître. Tous les musiciens sans exception le prennent pour modèle. Pour exploiter au mieux cette suprématie, il se met — ou plutôt on le met — à la tête de grands orchestres. Louis Armstrong ne s’est jamais soucié ni de son entourage, ni de la conduite de sa carrière. Alors qu’il aurait pu exiger des partenaires dignes de lui, il a toujours laissé à d’autres le soin d’en décider. C’est ainsi que son dernier manager, Joe Glaser, allait même jusqu’à prendre en charge sa comptabilité et à lui verser une mensualité, sorte de salaire rassurant qui lui convenait à merveille.

Armstrong_4 Coda

Louis Armstrong était, comme on dit, un « brave homme », d’une remarquable générosité. Au point d’adopter le fils de sa cousine Flora disparue peu après sa naissance. Il ne cessera de prendre soin de Clarence Armstrong, handicapé mental, à qui il assurera une rente à vie. Autre exemple: lors du tournage de Paris Blues, Milton Mezzrow, Hugues Panassié et Madeleine Gautier se trouvant dans sa loge, il rédigea un chèque qu’il tendit à Mezzrow, un second qu’il remit à Panassié. Celui-ci, après avoir remercié, ajouta : « Mais nous, nous sommes deux avec Madeleine ! » Et Louis remplit aussitôt un troisième chèque…

Armstrong_6 Il meurt le 6 juillet 1971.

Louis Armstrong aura tenu un rôle capital dans l'histoire du jazz et de sa diffusion de La Nouvelle-Orléans jusqu'à une audience universelle.C'est un des inventeurs du jazz "stricto sensu" : importance du solo, valorisation du travail sur la sonorité, le phrasé, le vibrato, et la liberté rythmique.

Armstrong_5 Chanteur original, il parvient même à rendre intéressants les pires tubes de variété ("Hello Dolly", par exemple). Il est un des initiateurs du scat (improvisations vocales par onomatopées).

Louis Armstrong est celui qui a "inventé" le jazz tel que nous le connaissons aujourd'hui en lui insufflant le goût de la liberté et de l'improvisation ...

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14 mars 2007 3 14 /03 /mars /2007 21:26
Les génies  Le cours de FM
 Les élections  

 

 


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14 mars 2007 3 14 /03 /mars /2007 09:36

Jwilliams_et_spielberg_1Pour cet auditorium consacré à J.Williams, la note bleue vous fait partager ce moment de radio "capté" sur le Web...

Radio Classique ouvre son antenne aux talents de journalistes des élèves suivant un enseignement musical au lycée.

Lycée André Maurois de Elbeuf, John Williams et l’orchestre, émission diffusée le 20 février 2007, 22h - 23h.

Lyce_elboeuf Classe de première option musique, Professeur Céline Leconte.

" ... c’est le moment de passer aux Dents de la mer... ! On entre dans cette oeuvre avec un semblant de silence qui en fait n’est qu’un jeu dissonant des cuivres et des bois dans un extrême pianissimo. Puis un grondement des cordes graves survient, faisant régner le suspense par un effet de rythme qui s’accélère ! Ensuite sont ajoutés au fur et à mesure, le clavier, les timbales, accélérant leur fréquence de battement tel un coeur qui va exploser....juste avant l’arrivée enfin des cuivres venus sauver les pauvres instruments aigus sans défense ! Mais tout à coup, les violons prennent place faisant succomber ce dernier espoir pour laisser place à un terrible suspense à en couper le souffle....rappelant un peu....Hitchcock à l’arrivée d’un prédateur très méchant...Genre gros gros requin ? (Extrait les dents de la mer)

Avouez_tout_mr_williams Oui m’enfin bon , ta musique me fais surtout penser à la symphonie n°9 de Dvorjäk ! (Extrait Symphonie n°9 de Dvorjäk) ... ça fait un peu plagiat ton truc, non ? Tout de suite les grands mots ! Il y a une ressemblance c’est certain, mais c’est tout simplement qu’il a éprouvé les mêmes sentiments que Dvorjak au moment de sa composition ! Bon dans ce cas, disons que c’est très inspiré ?! Du moment que ça reste semblable et non identique... surtout lorsque celle-ci s’associe parfaitement au film, pourquoi chercher plus loin ? (Extrait de Jawa Sandcrawler 11) -Justement, qu’est-ce que tu dis de ça ? C’est extrait de Star wars ! Ca me fait étrangement penser au Sacre du printemps de Stravinsky ! Tu sais, dans l’introduction de la seconde partie de l’oeuvre, "Le sacrifice" (Extrait du sacre du printemps), Il y a certes une touche de soupçon dans ces deux extraits mais je garde mes positions ! Et puis, les grands esprits se rencontrent non !!!

Pour terminer cette soirée, partons à l’aventure du côté d’une arche perdue... La musique de John Williams est plus sombre dans cet épisode. Sa musique est maintenant tellement célèbre qu’on peut même l’entendre comme sonnerie de portable !!! (Extrait des Aventuriers de l'arche perdue) C’est une musique entraînante, dans laquelle les fameux cuivres de John Williams reprennent toute leur place, et on s’imagine notre aventurier braver avec courage les périls qui le menacent !"

Vous pouvez écouter cette émission dans sa totalité en allant sur le lien suivant:   Radio classique lycéens

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14 mars 2007 3 14 /03 /mars /2007 08:04

Couverture14

John Williams "l'extraterrestre"

Compositeur attitré de Steven Spielberg, George Lucas ou Chris Columbus, il a écrit la musique de 21 des 100 plus grands succès cinématographiques de tous les temps!

C'est lui qui a contribué à populariser l'usage de l'orchestre symphonique dans la musique de film et ses œuvres en ont d'ailleurs fait un genre musical majeur.

Portrait de la personnalité vivante la plus oscarisée ...

Né le 8 février 1932 à New York, fils d'un percussionniste, il découvre très tôt la musique et dès 15 ans mène déjà son propre groupe de jazz et s'essaie à l'arrangement ; il compose à 19 ans sa première œuvre, une sonate pour piano.

Il rejoint le Los Angeles City College ; il y étudie l'orchestration et profite de 3 années à l'US Air force pour diriger. Il suit ensuite l'enseignement de la Juilliard School et vit de ses cachets de pianiste de jazz. À Hollywood, il commence comme pianiste de studio, et il accompagne des séries TV. Il se lie d'amitié avec Bernard Herrmann, le compositeur d'Hitchcock.

À 24 ans, il intègre l'équipe de la Columbia, puis de la 20th Century Fox où il travaille pour les compositeurs de l'Age d'Or. C'est à cette époque qu'il rencontre Barbara Ruick, actrice et chanteuse qu'il épouse.

Grâce à William Wyler et son Comment voler un million de dollars (1966), il s'ouvre les portes de projets plus ambitieux. Il gagne son premier Oscar en 1971, pour son adaptation de Un violon sur le toit.

Les_dents_de_la_mer_1 Il consacre alors les années 70 aux films catastrophes : l'Aventure du Poseidon (1972), Tremblement de terre (1974) et la Tour infernale (1974). Toutefois, c'est son travail, particulièrement innovant sur Images (1972) et Reivers (1969) qui impressionne Steven Spielberg qui prépare alors son premier film, Sugarland Express (1974). Avec les Dents de la mer (1975), qui lui fait gagner son second Oscar de la meilleure musique de film, Williams devient un compositeur de premier plan ; les deux hommes ne se sépareront plus, établissant la plus formidable équipe du cinéma : À l'heure actuelle, cette association totalise 12 films parmi les 100 plus grands succès (21 pour John Williams, qui totalise 11 des 30 plus grands succès).

Star_wars_1George Lucas envisageait, pour Star Wars, de recourir à une bande originale proche de celle de 2001, l'odyssée de l'espace, à savoir une collection de morceaux préexistants ; il pensait que seules des œuvres classiques pouvaient convenir au genre de la saga épique. Mais, Steven Spielberg put le convaincre d'utiliser les talents de Williams.

Superman_1 Les cinq ans qui suivent sont marqués par sa musique toujours grandiose : Furie (1978), Superman (1978), 1941 (1979), ...

                          ... les Aventuriers de l'arche perdue (1981).  Indiana_jones_1_1

Et_1 Avec E.T. l'extra-terrestre (1982), Williams obtient son quatrième Oscar.

Il travaille sur la Rivière (1984), Empire du soleil (1987), Voyageur malgré lui (1988), et Né un 4 juillet (1989). En parallèle, il retourne à la télévision. Il continue bien sûr à travailler avec Spielberg : The Movie.

Jurassic_park_1 Attiré par une retraite bien méritée, il se fait plus rare, d'autant qu'il vient d'achever Jurassic Park (1993) et une grande partition, la Liste de Schindler (1993).

Mais son travail trouve un regain d'intérêt (il se voit parodier dans les Simpson (1989)), et il reparaît avec deux Maman, j'ai raté l'avion (1990, 1992), JFK (1991), Nixon (1995), Sleepers (1996), Sept Ans au Tibet (1997),

Soldat_ryan_1 Il faut sauver le soldat Ryan (1998), les Cendres d'Angela (1999), et enfin la Menace fantôme (1999)

Il renonce alors à ralentir la cadence. Sa collaboration avec Spielberg et Lucas s'intensifie : A.I. Intelligence artificielle (2001), les derniers Star Wars (2002, 2005), Minority Report (2002), Arrête-moi si tu peux (2002) et le quatrième Indiana Jones. Récemment il a réalisé la bande originale du dernier long métrage de Spielberg, Munich.

Harry_potter_1Aujourd'hui, il se tourne plus vers ses œuvres concertantes et symphoniques, d'autant qu'il a arrangé son travail pour Harry Potter (2001, 2002, 2004, etc.) pour faire découvrir la musique symphonique aux enfants.

Comme ceux de beaucoup de grands compositeurs classiques, les thèmes de John Williams se caractérisent à la fois par leur évidence et par leur (apparente) simplicité. John Williams a toujours beaucoup aimé et pratiqué le jazz, et l'on retrouve le dynamisme propre à ce genre de musique dans nombre de ses partitions, y compris dans Star Wars.

Schindler_1 Il a été nommé 45 fois aux Oscars et en a remporté 5

Un violon sur le toit, les Dents de la mer, la Guerre des étoiles, E.T. l'extraterrestre et la Liste de Schindler.

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12 mars 2007 1 12 /03 /mars /2007 18:35

Ecouter

La petite "grande" Fugue (Arrangement JPL
- enregistré sur les grandes orgues de Sainte Nitouche la prude)

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Couverture10 MAXIME LE FORESTIER

Essayez donc d'imaginer la chanson française sans Piaf, Trénet, Brassens, Brel, Barbara ou Maxime Le Forestier ! Portrait du chef de file de toute une génération ...

Précédé de deux soeurs aînées Anne et Catherine, Maxime Le Forestier naît à Paris le 10 février 1949. Sa culture familiale est anglo-saxonne. Son père est anglais d'origine normande, et sa mère, Lili, est traductrice pour des chaînes britanniques de télévision.
Mais surtout, cette mère est musicienne et inculque à ses enfants le goût de la musique, et notamment du violon. De musique classique en école religieuse, le petit Maxime suit une scolarité très sobre mais ne dépasse pas le stade de la classe de première: il est renvoyé du lycée en 1965.

La révélation Brassens
Lorsque sa mère lui offre un disque de Brassens, le jeune Maxime découvre sa vocation. Dès quinze ans, il se produit avec sa guitare (exit le violon !) sur les marchés ou au café "Chez Louisette" à St-Ouen.
Avec sa soeur Catherine, en 1965, ils forment un duo: "Cat et Maxime". Ce duo leur permet d'exercer réellement leur talent dans les cabarets parisiens en reprenant des standards américains ainsi que les premières chansons de Georges Moustaki avec lequel ils deviennent amis.
Puis ils enregistrent deux 45 tours chez Barclay. C'est leur première expérience discographique, et la dernière ensemble. Le duo se sépare en 1969, service militaire de Maxime oblige. Catherine rejoint Moustaki, Maxime sa caserne.

Maxime_1

Parachutiste hippie
Tout en remplissant ses obligations militaires, le jeune homme poursuit sa passion. En 1969, il écrit et enregistre  ses deux premiers 45 tours solo: "Coeur de pierre, face de lune" et "Concerto sans frontières".Il écrit également la musique d'une comédie musicale "Oh! America!", dans laquelle il joue avec sa soeur Catherine.
Mais c'est vers les Etats-Unis que Maxime se tourne en 1970, et plus particulièrement vers San Francisco...
Il vit comme un bohème, image qui lui collera longtemps à la peau. A son retour, il enregistre un autre 45 tours qui cette fois, bouleversera sa vie et sa carrière: "Mon frère".
Son premier album sort en 1972 et contient les titres:"Mon frère", "San Francisco", "Parachutiste", ... C'est un énorme succès, qui lui permet de réaliser un rêve: chanter en première partie de son idole, Georges  Brassens.

Une reconnaissance rapide et méritée
Dès ses premiers disques, Maxime est reconnu et apprécié à sa juste valeur. Il est un jeune homme talentueux, héritier contestataire de Brassens et de Bob Dylan, dans une France encore sous le choc culturel de mai 68. Avec sa guitare et ses chansons fleuries, il sillonne la France et y porte la bonne
parole. Il devient une star, mais pas du show-business, un grand frère qu'on vient écouter chanter, parfois pour une bouchée de pain, comme en 1974, où l'entrée du spectacle ne coûte que10 francs !Il est l'ami des gens simples et devient leur porte-parole.

La descente dans l'oubli
Mais le public commence vite à bouder ce jeune barbu aux idées humanistes et révolutionnaires. Victime de cette image, Maxime essuie un échec en 1976, lors de la sortie de son quatrième album. Il se tourne alors vers des thèmes et des pays moins en marge, et notamment vers le Canada et les Etats-Unis pour une tournée internationale riche et variée. Mais Le Forestier a changé, et le public
s'éloigne de lui au fur et à mesure qu'il s'écarte de son style premier.
Avec les années 80, et malgré les albums, les tournées internationales et un talent toujours incontestable, Maxime Le Forestier n'est plus le jeune chanteur adulé des années 70. Son public ne comprend plus sa musique, et plutôt que de rester fidèle au style de ses premiers albums, le chanteur préfère vivre pleinement sa musique, quitte à perdre de sa notoriété. Il reste honnête vis à vis de sa passion et ne concède rien au monde de l'argent et du succès.

Maxime_2 Renaissance
En 1988, Maxime revient au devant de la scène, avec son titre "Né quelque part", aux sonorités africaines, résultat sans doute de ses nombreuses tournées sur le continent africain. Avec le second extrait de son album du même nom," Ambalaba", Maxime confirme que son talent ne s'est jamais tari. Il a simplement évolué vers de nouveaux sons, vers de nouveaux mots, et le public a mis presque dix ans à le comprendre.
Maxime n'a pas changé, mais son statut a évolué. Il est maintenant un "vieux" chanteur, un monstre sacré de la chanson. Ce statut lui permet de vivre sa passion à son rythme, selon ses envies. Ses albums originaux sont plus espacés.

Il s'accorde ainsi le plaisir de prendre son temps et de retourner à ses premières amours, Brassens, qu'il reprend en studio en 96, "Douze nouvelles de Brassens" et en live en 98.
Il participe encore à des oeuvres humanitaires : "Les Enfoirés", "Sol En Si", ...
Son album, "L'écho des étoiles", sorti en 2000, est en partie écrit avec  la complicité de Boris Bergman (parolier de Bashung).
En 2001, Maxime entame une tournée intime, sans tambour ni trompette.
En 2002, son album "Plutôt Guitare", enregistré à l'Olympia avec deux autres guitaristes  reprend notamment  les succès de sa carrière. 
Une oeuvre humaniste et sans concession, fruit d'un artiste fidèle et honnête. Voilà l'homme Maxime, à l'image de son maître de toujours, Georges Brassens.

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8 mars 2007 4 08 /03 /mars /2007 22:30

Couverture11 L’histoire a été racontée maintes fois : Mozart, ce phénomène incomparable de la nature incarné dans un enfant espiègle qui produisit des chefs-d’œuvre avant l’âge de 10 ans mais qui a été un incompris perpétuel et qui fut reconduit, par négligence, à une sépulture de pauvre.

Il s’agit de l’une des plus tragiques et des plus poignantes histoires que l’on puisse retrouver dans le domaine de la musique...

Mais une bonne partie de cette histoire est fausse !

Une histoire écrite par les Romantiques: De façon certaine, Mozart a été un prodige qui n’a pas eu d’égal, écrivant ses premières symphonies à l’âge de 8 ans et son premier opéra à l’âge de 12 ans. Schubert et Mendelssohn ont produit des œuvres plus originales et plus importantes dans leur adolescence.
En contraste avec Schubert, la maturité a été plus lente à survenir chez Mozart et celui-ci a dû travailler avec grands soins ; la plupart de ses grandes œuvres ont été produites durant les dix dernières années de sa vie. Durant cette décennie, il fut respecté comme tout autre compositeur et rémunéré en conséquence, obtenant plus que Haydn ne reçut durant la plus grande partie de sa carrière. Souvent, il obtint le double des cachets normalement versés pour écrire un opéra. Il manqua quelquefois d’argent, comme il arrive à toute personne ayant atteint une certaine notoriété, suite à une combinaison de mauvaise gestion et de malchance, mais, au moment de sa mort, il avait presque remboursé toutes ses dettes, et était, à la mi-trentaine, en voie de devenir réellement prospère.

Wolfgang Amadeus Mozart est né, dans la ville médiévale de Salzbourg, en Autriche, le 27 janvier 1756. Ses parents étaient Leopold et Maria Anna.
Leopold était un compositeur mineur attaché à la cour locale, et l’auteur d’un important ouvrage sur l’enseignement du violon. Dès que Leopold réalisa l’ampleur des talents de Wolfgang, son premier souci devint la carrière de son fils. Le miracle débuta lorsque Wolfgang, âgé de trois ans, réagit aux leçons de musique de sa sœur, Nannerl, en répétant les airs sur le clavecin. Leopold commença à donner quelques leçons au bambin.
Nous ne pouvons imaginer sa joie et son émerveillement à ce qui survint : l'enfant semblait saisir tout ce qu’on lui montrait, comme s’il le savait déjà. Un jour, il prit un violon et commença à en jouer.
À l’âge de cinq ans, il commença à composer de petits morceaux.

Les débuts publics de Wolfgang en compagnie de Nannerl, une prodige comparable au clavecin eurent lieu à la cour de Munich en janvier 1762 alors qu’il n’était âgé que de six ans. Ensuite à Vienne, il joua pour l’impératrice Marie Thérèse après quoi, assis sur les genoux de l’impératrice, il fut présenté à la jeune Marie Antoinette.
La nouvelle de ses performances traversa l’Europe; il était vu comme un phénomène scientifique, comme un singe savant.
Leopold a rapidement compris le potentiel de faire fortune tant pour son fils que pour lui-même.
Ainsi débutait l’étrange et merveilleuse enfance de Wolfgang. À l’été de 1763, Leopold et ses enfants partirent en tournée qui allait durer trois ans et qui les mena dans toutes les cours et les salles de concert à travers l’Europe.
À partir de ce moment et jusqu’à l’âge de quinze ans, Wolfgang passa la moitié de son temps en tournée. Il a été calculé qu’à la fin de sa vie, il aurait passé 35000 heures, l’équivalent de quatre de ses trente-cinq ans, en voiture !

Mozart_enfant Il était un enfant-spectacle et sa vie familiale celle d’un cirque ambulant. La publicité que faisait Leopold à propos de ces représentations n’était pas toujours très subtile même s'il n’exagérait pas : « Il jouera un concerto pour violon, accompagnera des symphonies au clavecin dont le clavier sera recouvert d’un drap… il identifiera instantanément toutes les notes jouées à distance… terminera en improvisant aussi longtemps que désiré, et ce, dans n’importe quelle clé ».

En de telles circonstances, Wolfgang grandit comme tout enfant du cirque de toutes les époques, avec une compréhension peu solide du sens pratique. Rendue à l’âge adulte, sa soeur Nannerl devint aussi pédante et hypocrite que son père.

À partir de 1769, Leopold emmena Wolfgang en Italie à trois reprises. Au cours de ces visites, l’adolescent s’imprégna du style italien, étudia le contrepoint, et fit main basse sur plusieurs "honneurs" tels  l’ordre papal de l’éperon d’or. Ce dernier résultait de l’un de ses légendaires trucs : écrire, de mémoire, après deux auditions, la partition du célèbre Miserere d’Allegri, une composition dont le Vatican n’avait jamais autorisée l'exécution hors de ses murs. Au lieu de réprimander Wolfgang, le pape le fit chevalier. Après quoi, il arrivait à Wolfgang de signer: «Chevalier Mozart ».
Sa mémoire phénoménale démontrée lors de cet exploit allait devenir son plus puissant outil. Il était capable, dans son esprit, de composer entièrement une œuvre - souvent durant un voyage ou en jouant au billard - et de se souvenir de chaque détail.

Durant un séjour à Londres, il fréquenta Johann Christian Bach, le fils de Johann Sebastian, dont la musique galante et "italianniste" incarnait le début du style classique. La musique de Johann Christian influença Mozart comme tant d'autres, jusqu’à ce qu’un modèle plus important arrive, Haydn.
En 1777, Wolfgang se cherchait un emploi  n'importe où pourvu qu’il puisse quitter Salzbourg, remplissant des postes mineurs,  il écrivait surtout de la musique religieuse, ce qui ne l’intéressait pas vraiment. Cette année-là, il partit en voyage dans le but de se trouver un autre emploi. Il quitta Salzbourg avec sa mère malade et aboutit à Paris. Wolfgang devait faire face au premier défi majeur de sa vie : la croissance. C’est une chose que d’avoirdix ans et de jouer et de composer brillamment mais c'en est une autre à dix-huit ans.
À Paris, Wolfgang devint, pour la première fois, un pigiste professionnel en compétition avec d'autres musiciens afin d’obtenir les quelques engagements disponibles. Il fit le tour des salons et obtint quelques commissions.
Sa mère mourut en juillet 1778, et tôt en 1779, déprimé et abattu, il retourna à la maison.
Toutefois, sur le chemin du retour, il s'arrêta à Mannheim où quelque chose d’important allait se produire ...

Mozart_adoÀ Mannheim, il résida chez la famille Weber qu'il avait rencontré lors de son voyage vers Paris. Les Weber avaient quatre filles dont deux d’entre elles étaient d’excellentes chanteuses. L’inévitable survint : Wolfgang courtisa Aloysia , la plus belle et la plus talentueuse des quatre. Il écrivit quelques uns de ses plus beaux airs de concert pour elle et pour sa sœur Josefa. Malgré la passion de Wolfgang pour Aloysia,  une grande déception l'attendait; elle était intéressée par sa musique et non par son amour.

Pendant ce temps, Leopold, apprenant les intentions de son fils, le rappela à la maison. Mozart père considérait que les Weber leur étaient inférieurs; de plus, il ne voulait pas que son fils se choisisse seul une femme.

En 1780, l’électeur de Munich, où Mozart avait obtenu d’importants succès, le rappela pour écrire un opéra. Le résultat fut Idomeneo, sa première œuvre mature de scène.
Après ce triomphe il alla vivre à Vienne, chez les Weber qui avaient déménagé de Mannheim. Maintenant que Aloysia l’avait rejeté, la mère, devenue veuve, présenta Constanze à Wolfgang.
Elle était sa plus jeune fille, moins talentueuse quoiqu’elle chanta bien. Il se laissa persuader et écrivit à son père pour obtenir son assentiment à cette union. Wolfgang et Constanze se marièrent en août 1782 avant que la permission de Leopold ne fut reçue.
À cause ce mariage impulsif, les relations entre le père et le fils se  refroidirent et demeurèrent ainsi.

ConztanceConstanze, alors âgée de vingt ans, n’était pas la partenaire intellectuelle ni l’âme sœur, mais il semble que Mozart voulait une compagne de jeu enthousiaste et
c’était ce que la pétillante et coquette Constanze semblait être. Quant au mari, il
était un homme-enfant qui pouvait tantôt improviser sublimement dans un salon
et tantôt enjamber les meubles en miaulant comme un chat.
Qu’il soit en public ou en privé, il ne pouvait tenir en place, tambourinant ses
doigts partout, bougeant nerveusement même lorsqu’il se lavait les mains.
Contanze prit sur elle de lui couper sa viande de peur qu’il ne se blesse.
Il adorait la musique et tout ce qui l’entourait; d’autre part, il aimait la danse, le billard, la nourriture, le vin, les réceptions, et le plaisir en général, le tout avec une jouissance animale insatiable.

Mozart était, pour un temps, la vedette de Vienne.
Lui et Constanze aménagèrent dans un appartement luxueux et richement meublé, incluant une magnifique table de billard. Il donna libre cours à ses goûts pour les vêtements de fantaisie et effectuait une visite journalière à son coiffeur.
Évidemment, ils n’étaient pas réellement riches même si Wolfgang obtenait les meilleurs cachets alors payés aux artistes. Pour une soirée de concert il pouvait toucher l’équivalent d'une année de solde d'un officier de la cour.
À Vienne, Mozart n'a pas que des amis: Le succès de sa comédie L'enlèvement au Sérail fut obtenu malgré les machinations menées par Antonio Salieri, chef de l’Opéra de Vienne et compositeur favori de l’empereur Joseph II. Salieri avait payé des agitateurs pour venir perturber la représentation. Il entrera dans l’histoire en temps que premier rival de Mozart.

Pour le reste de sa vie à Vienne, Mozart travaillera "à toute vapeur" alors en possession de sa pleine maturité. Ses créations s’échelonneront sereinement malgré tous les désordres de sa vie, les périodes de prospérité et de vaches maigres ainsi que les aléas de sa santé.
Au début de 1786, commencera la collaboration entre Mozart et le poète, librettiste et aventurier Lorenzo Da Ponte. Ce duo donnera trois opéras immortels. Peut-être le plus parfaitement réalisé de tous, Figaro fut écrit en six semaines.
Inévitablement, le triomphe sera temporaire...

Parmi les récompenses des années passées à Vienne, il y a l’amitié que Mozart a développée avec Haydn. La réputation mondiale du vieux maître le dispensait d’avoir à rivaliser avec quiconque; il était généreux par nature. Malgré tous ses jugements sévères envers ses contemporains, Mozart reconnaissait sa dette envers Haydn.
Les problèmes d’argent poursuivaient Mozart comme des démons. Quand il empochait une bonne commission, elle semblait s’évaporer aussitôt. En 1789, il fut présenté, à Berlin, au roi William II de Prusse qui le paya généreusement pour une série d’œuvres mais il revint à Vienne sans argent ni explication.

Constanze était toujours enceinte (seuls deux de leurs six enfants survivront).
Pour rendre les choses encore plus difficiles, Leopold meurt en mai 1787 laissant les relations père-fils non résolues et beaucoup de non-dits.

Vers la fin des années 1780, Mozart commence, de façon sporadique, à être sérieusement malade.
Peut-être une maladie des reins commence-t-elle à le tuer ? Sa santé physique ainsi que celle de Constanze décline répandant le désespoir dans toutes les facettes de sa vie. Malgré tout, son esprit d’enfant n’a jamais été freiné ni sa source intarissable d’inspiration.
En l’espace de six semaines , alors que tout allait mal, il écrit ses trois dernières symphonies, n° 39, 40 et 41. Dans ces œuvres, il pousse la forme symphonique classique au paroxysme de la perfection, montrant la voie vers un rayonnement et une intensité que Beethoven utilisera après lui.

À la mi-1791, Mozart  ressent qu’il va mourir. Ceci n’a aucun effet sur son travail et sur ses voyages.
L’horreur finale arrive à sa porte en juillet 1791 en la personne d’un étranger vêtu de gris qui refuse de s’identifier mais qui lui commande l'écriture d'un Requiem, une messe pour les morts.
Acceptant la commande et se mettant au travail, il commence à imaginer que cet étranger c'est la mort elle-même et que le Requiem sera le sien. Dans une lettre il confit : « Je ne peux pas effacer de mes yeux l’image de cet étranger. Je le vois continuellement. Il me supplie, m’exhorte  de continuer mon travail… Je suis au seuil de la mort; ma vie s'achève avant que je ne puisse jouir de mon talent… Je dois donc terminer mon chant funèbre. »
Il existe une explication simple au mystère de la commande du Requiem. Le messager secret venait de la part du Comte Franz von Walsegg, un musicien amateur qui planifiait, selon ses habitudes, de faire passer le Requiem pour une de ses propres œuvres. Après la mort de Mozart, le Comte confessa son stratagème.
Dans la nuit du 4 décembre, il se démenait pour chanter les partitions du Requiem avec quelques amis réunis autour de son lit. Constanze était là avec Franz Sussmayr, un élève de Mozart, qui promit au mourant qu’il terminerait le Requiem. (Sussmayr a fait ce qu’il a promis, et de belle façon.) Un médecin vint et appliqua des cataplasmes froids sur la tête fiévreuse de Mozart; ceci précipita un coma.
Lorsqu’on vint le visiter après minuit, il était mort.

Contrairement à la légende, plusieurs personnes assistèrent à ses funérailles. Les cérémonies et l’enterrement se sont déroulés selon les décrets stricts de l’empereur Joseph qui voulait mettre fin aux pratiques insalubres d’enterrement à l’intérieur des murs de la ville.
Les funérailles ont donc eu lieu dans la ville, à la cathédrale Saint-Étienne, et plus tard, en
soirée, le corps a été transporté hors des murs pour l’enterrement, le lendemain, dans une fosse commune.
Ce délai, requis afin de s’assurer que le corps était réellement mort, faisait que peu de personnes accompagnaient le corps jusqu’à la fosse commune, qui était toujours anonyme.
Mozart n’est pas mort en homme pauvre et oublié. Un service commémoratif eut lieu à Vienne attirant plusieurs milliers de personnes venues entendre une messe de Requiem dirigée
par Antonio Salieri, lui-même !

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8 mars 2007 4 08 /03 /mars /2007 06:20

Couverture12 "BIRD"

Naissance : 29 août 1920, Kansas City, Kansas.
Unique enfant de Charles et Addie Parker
Mariages : Rebecca Ruffin (1936), Geraldine Scott (1943),
Doris Snyder (1948), Chan Richardson (1950). 5 enfants.
Décés : 12 mars 1955, New York.

Lorsqu'il est encore enfant, sa famille s'installe à Kansas City, Missouri, où le jazz, le blues et le gospel sont alors florissants. C'est à l'école qu'intervient son premier contact avec le musique, en jouant du cor baryton avec l' orchestre de l'école. A l'âge de 15 ans, il développe un grand intérêt pour la musique et un amour particulier pour le saxo alto. Rapidement, Charlie Parker joue avec des groupes locaux, et ceci jusqu'en 1935 année où il quitte l'école pour se consacrer à une carrière musicale.

Entre 1935 et 1939, Charlie travaille à Kansas City avec différents groupes de jazz et de blues locaux, experience qui lui permet de développer son art.
En 1939, il visite New York pour la première fois et y reste prés d'un an en tant que musicien professionnel, participant également à de nombreuses jam sessions. L'atmosphère New Yorkaise a eu une grande influence sur son style musical.

En 1938, Parker se joint au groupe du pianiste Jay McShann, avec lequel il tourne dans le Sud Ouest de Chicago et à New York même. Un an plus tard, il s'installe à Chicago où il joue régulièrement dans un club de la 55ème rue.
Rapidement il déménage pour New York. Il fait alors la plonge dans un restaurant local où il rencontre Biddy Fleet qui lui enseigne l'harmonie instrumentale. Peu de temps après, Parker retourne àKansas City pour les funérailles de son père. Là, il rejoint le Harlan Leonard's Rockets avec lequel il reste 5 mois.

En 1939, "Yardbird"* réintègre l'orchestre de McShann où il est à la tête de la section des cuivres.
Durant les 4 années où Parker reste avec McShann, il a plusieurs fois l'occasion de jouer en solo durant différentes séances d'enregistrement telles que "Hootie Blues", "Sepian Bounce", ou encore le tube de 1941 "Confessing the blues".
En 1942, durant un tournée avec McShann, Parker joue dans les jam sessions du Monroe's & Minton's Playhouse oùil attire l'attention d'artistes tels que Dizzy Gillespie et Thelonious Monk. Cette même année, Parker quitte la formation de McShann et rejoint Earl Hines.

L'année 1945 est extrêmement importante pour Parker. Il dirige cette année là son propre groupe
à New York et travaille également avec Gillespie au sein de différents ensembles.
En décembre de la même année, lui et Dizzy emmènent leur musique à Hollywood pour une tournée des night-clubs de 6 semaines. Charlie continue de jouer à Los Angeles jusqu'en juin 1946, date à laquelle il fait une dépression nerveuse et est interné dans l'hôpital d'Etat de Camarillo.

Après sa sortie en Janvier 47, Parker retourne à New York et forme un quintette qui joue quelques uns de ses plusbeaux morceaux.
De 1947 à 1951, il joue dans de nombreux night-clubs, studios de radios et autres endroits et travaille en solo ou accompagné par d'autres musiciens.
Pendant cette période, il visite l'Europe où il est adulé par des fans conquis et y fait de nombreux enregistrements.
En 1948, il reçoit , en France, le grand prix du Disque.

De retour à New York, il s'entoure d'un quintette de rêve avec Miles Davis, Bud Powell , Tommy Potter  et Max Roach pour une nouvelle session en studio; Embraceable You, Don't Blame Me, Scrapple From The Apple, Crazeology ... appartiennent ainsi à une période d'intense créativité comme il y en a peu dans l'histoire du jazz.
C'est aussi le temps des voyages, en mai 1949 d'abord, pour un engagement au Festival international de jazz de Paris (il y rencontre Boris Vian et Jean-Paul Sartre ), en novembre 1950 ensuite, pour des concerts en Suède et au Danemark, à l'automne 1951 enfin, pour une tournée en Allemagne et en Belgique.

Le 6 juin 1950, Parker, qui retrouve pour la dernière fois en studio Gillespie, enregistre avec Thelonious Monk, Curley Russell  et Buddy Rich  : Relaxin' With Lee, Mohawk, An Oscar For Treadwell, Leap Frog, My Melancholy Baby et Bloomdido, sont à compter parmi les plus belles faces de Bird.
Le 17 janvier 1951, en compagnie de Miles Davis, Roach, Walter Bishop et Teddy Kotick, il enregistre sous son nom 4 titres magnifiques dont Au Private qui devient un thème phare du be-bop.
Le 8 août 1951, il réenregistre Lover Man avec Red Rodney, John Lewis, Ray Brown et Kenny Clarke, espérant ainsi faire oublier celle fixée avant son internement à Camarillo.

Début juin 1952, il participe aux fameuses Norman Granz Studio Jams avec Benny Carter, Johnny Hodges, Ben Webster, Barney Kessel, et Oscar Peterson. Parker entre pour la dernière fois en studio en mars et en décembre 1954 : les morceaux choisis constituent un hommage à Cole Porter.

Charlie_parker_1Le 12 mars 1955, il décède dans son fauteuil en regardant la télévision.
Le médecin légiste qui l'examina estima son âge à 53 ans :il en avait 34.
Pendant plusieurs jours, les murs de New York seront couverts d'un graffiti énigmatique :
Bird Lives ! (littéralement L'oiseau vit)

Charles "Bird" Parker était un saxophoniste époustouflant qui a su gagner une large reconnaissance pour ces compositions et ses improvisations innovantes.

Il fût sans aucun doute l'un des plus talentueux et influents musiciens de jazz de l'histoire. 

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7 mars 2007 3 07 /03 /mars /2007 15:59

Couverture13

Antonio Vivaldi (1678 Venise-1741Vienne)

Celui que les Vénitiens surnommèrent "il Prete rosso" (le prêtre roux)
est le musicien italien le plus célèbre de la fin du baroque:
au nombre impressionnant de ses cantates, oratorios ou opéras s'ajoute une production sans précédent d'œuvres purement instrumentales, notamment de concertos, dont Vivaldi fixera la forme en trois mouvements, et parmi lesquels les seules Quatre Saisons , inlassablement jouées et rejouées, suffiraient à sa gloire.

Antonio Vivaldi est le premier enfant d'une nombreuse famille: il aura six frères et sœurs. Son père, violoniste à Saint-Marc et musicien de théâtre, participe à l'extraordinaire vitalité musicale de la cité des Doges et figure parmi les fondateurs d'une importante corporation de musiciens.
Il reçoit la tonsure à quinze ans, devient sous-diacre dès 1699, diacre l'année suivante; il est ordonné le 23 septembre 1703.
Sa situation religieuse est assortie de quelques aménagements: par exemple, après une année, il est dispensé de dire la messe. Ces problèmes de santé ne l'empêchent pourtant pas de briguer,
et d'obtenir, en 1704, le poste envié de professeur de violon à l'Ospedale della Pietà (hospice de la Piété) .
Il devient bientôt maître de concerts de ce même établissement, poste qu'il conservera de façon
intermittente jusqu'à sa mort. Destiné à accueillir de jeunes orphelines, l'hospice est alors très réputé pour ses concerts, comme d'autres institutions du même genre qui accueillent malades ou indigents, tels les Mendicati, les Incurabili ou l'Ospedaletto di Santi Giovanni e Paolo.

En effet, les jeunes filles y reçoivent un enseignement musical intensif: elles apprennent le chant et pratiquent toutes sortes d'instruments.Parallèlement à son enseignement, Vivaldi mènera une carrière mouvementée de compositeur d'opéra et d'imprésario au théâtre Sant'Angelo. En 1718, Vivaldi se rend à Mantoue, où Philippe, Landgrave de Hesse-Darmstadt, a installé sa cour: Vivaldi, qui lui offre ses services, sera son maître de chapelle jusqu'en 1722.

Deux ans plus tard, le musicien entamera une série de tournées à travers l'Europe, jugées trop longues (elles s'étendront sur douze années) par les autorités de la Pietà, où il retrouvera toutefois sa charge en 1735.
Afin d'assurer la propagation de ses œuvres, le compositeur prend un soin particulier à les éditer. Il s'adresse tout d'abord à des éditeurs vénitiens, puis, mécontent de leurs services, remet ses partitions entre les mains d'Estienne Roger, à Amsterdam. Ainsi sa réputation va gagner l'Europe entière.

L'empereur Charles VI lui rend visite; il participe aux fêtes musicales célébrant le centième anniversaire du théâtre d'Amsterdam.À Rome, il montera, trois années de suite, à l'occasion du carnaval, des opéras qui remporteront un grand succès, et ce prêtre qui ne dit pas la messe sera reçu avec bienveillance par le souverain pontife.
Le grand dramaturge vénitien, Carlo Goldoni, collabore à deux de ses livrets.

Mais soudain, en 1740, Vivaldi fait ses adieux à la Pietà et quitte Venise: on ignore pour quelles raisons il entreprend ce voyage et quel en est le but.

Il meurt à Vienne, le 28 juillet 1741, dans une certaine pauvreté et apparemment oublié.

Tout au long de son œuvre, Vivaldi développera un style très personnel, caractérisé par
une dynamique importante du rythme, des contrastes de masses sonores fréquents, des
marches harmoniques et des basses simples, souvent répétées.
Les mélodies sont fréquemment construites sur des arpèges, ce qui renforce le sentiment
harmonique.

La musique de Vivaldi est inventive, chantante, entraînante, légère mais en même temps d'une grande profondeur.
Il n'a peut-être pas la rigueur et la "solidité" musicale d'un Bach ou d'un Haendel, mais en cela sa musique s'adresse plus au coeur qu'à l'esprit.

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